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Retour d’expérience : les études d’architecture de Vincent Lassalle à l’ENSASE

Retour d’expérience : les études d’architecture de Vincent Lassalle à l’ENSASE

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Vincent Lassalle est architecte HMONP. Il est sorti diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne (ENSASE) en 2018. Il vous livre aujourd’hui son retour d’expérience au sein de cet établissement et ses conseils pour réussir son admission comme ses études.

retour d'experience ENSASE interview

Quel est ton parcours scolaire ? 

Vincent Lassalle : « J’ai passé un Baccalauréat Scientifique. Aujourd’hui, je sais qu’il y a eu une réforme du Bac et qu’on ne distingue plus les trois filières générales comme avant, mais il faut savoir que le Bac n’est pas déterminant pour rentrer en école d’architecture. On peut aussi avoir un Bac littéraire ou même autre chose, hors lycée général. »

Quelles écoles d’architecture as-tu présentées ?

Vincent Lassalle : « J’étais juste au-dessus de la moyenne donc j’ai préféré présenter vraiment beaucoup d’écoles d’architecture, au moins une bonne dizaine, histoire d’être sûr d’être pris car elles sont toutes très sélectives. Les critères de sélection sont rudes : il faut savoir qu’il y a plus de 2000 personnes qui postulent pour une école, et seulement une centaine qui sont pris. J’ai fait en sorte de viser large pour assurer mes chances. »

Comment se sont passées les admissions ?

Vincent Lassalle : « Il y avait plusieurs écoles, dont certaines sur concours. Il fallait se rendre sur place pour présenter les épreuves. Pour d’autres écoles, les admissions se faisaient sur dossier, avec un entretien sur place. Moi, à la base, je n’ai été admis dans aucune école, donc je me préparais déjà à faire une prépa, dans un établissement qui te prépare aux écoles d’architecture. Près de la moitié des étudiants font ça pour rentrer en école d’architecture.

Finalement, j’ai eu de la chance ! Un étudiant chinois devait venir en échange à l’école d’architecture de Saint-Étienne. Deux semaines avant son arrivée, il n’a finalement pas obtenu son visa, et l’école m’a appelé pour me dire que j’étais en haut de la file d’attente. Du coup, en deux semaines, il a fallu que je quitte ma famille à Paris, mes amis et ma copine, que je trouve un appartement sur place et que je remplisse tous les papiers https://www.prepa-architecture.fr/wp-content/uploads/2022/05/darden-mba.jpgistratifs. Et deux semaines plus tard, j’ai pu commencer les cours à l’ENSA de Saint-Étienne ! »

Recommanderais-tu l’ENSASE aux futurs étudiants en architecture ?

Vincent Lassalle : « Comme tu l’as compris, je suis rentré à l’ENSASE par défaut à la base, parce que c’est la seule école que j’ai obtenue. Mais finalement, j’ai été très content d’y étudier ! C’est une école assez petite, avec moins de 100 personnes par promo. Du coup, c’est très familial. Dès que tu croises des gens, en général tu les connais, et il y a beaucoup d’entraide. Les gens sont très sympas à Saint-Étienne. C’est une ville industrielle, et donc ouverte à la fois humainement et culturellement. Ça a été un plaisir de travailler là-bas.

Du coup, je recommanderais cette ENSA aux futurs étudiants. C’est une école très pédagogue, qui permet de voir autre chose. Par exemple, si on est parisien et qu’on fait une école à Paris, on va découvrir le monde de l’architecture, mais toujours à travers le prisme de l’Île-de-France. Et là, dans mon cas, faire une école dans une région autre que celle où j’ai grandi, je trouve que ça ouvre davantage l’esprit, ça aide à nourrir la créativité et l’imaginaire, aussi en architecture. »

Qu’est-ce qui distingue l’ENSA Saint-Etienne des autres ?

Vincent Lassalle : « Je trouve que, à Saint-Étienne, les formations sont très riches et variées. Les professeurs sont très dévoués, et à l’écoute des élèves. Il y a beaucoup d’ateliers dans cette école, beaucoup de tentatives d’approche des matériaux en architecture : construire en pierre, en bois, en terre, etc., alors que d’habitude on construit surtout en béton.

Bien évidemment, on peut faire une thèse après son Master, comme dans toutes les écoles, mais l’ENSASE pousse aussi à prendre en compte le fait que beaucoup de bâtiments sont obsolètes aujourd’hui, comme les friches industrielles ou les logements qui ne sont plus aux normes architecturales. Elle pousse à prendre en compte ces bâtiments là pour pouvoir faire de nouveaux projets dedans, plus que d’autres ENSA je trouve. C’est parce qu’il s’agit d’une ville à caractère industriel avec un passé ouvrier, qui possède beaucoup de bâtiments qui se retrouvent dans ces circonstances spécifiques, c’est-à-dire à ne plus être aux normes et à demander à être réhabilités voire à être reconvertis. On doit changer la fonction du bâtiment pour pouvoir en faire une nouvelle structure avec un nouvel usage, et on travaille beaucoup autour de cette problématique à l’ENSASE. »

Que pourrais-tu dire de tes études à l’ENSASE ?

Vincent Lassalle : « J’ai rencontré des difficultés pendant mes études, et j’ai même redoublé ma première année. La première année, comme dans la plupart des écoles, est assez dure. C’est un peu l’année où on va tester les étudiants pour savoir s’ils sont assez passionnés et accrochés pour pouvoir faire le cursus Licence-Master, qui représente donc cinq années d’études.

Les difficultés que j’ai rencontrées sont de deux ordres : la charge de travail qui est très lourde, et l’organisation que ça implique. J’ai été confronté aux charrettes, à savoir travailler toute la nuit, parfois plusieurs jours d’affilée, ce qui est loin d’être exemplaire parce que c’est évitable avec une très bonne organisation. C’est l’endurance qui a été ma plus grande difficulté je pense, mais qui m’a appris aussi à me préparer au métier d’architecte, qui n’est pas plus simple, loin de là.

Ce que j’ai préféré pendant mes études, c’est l’histoire de l’art et de l’architecture. Ayant fait option arts plastiques au bac S en Terminale, j’avais déjà beaucoup d’affinités avec cette matière. J’ai pu la retrouver de manière plus développée, par exemple avec les cours de nu qu’on nous a donnés à l’école. Un cours de nu, c’est quand une personne se met nue au milieu de cinquante élèves et qu’on doit tous la dessiner avec un fusain sur un format raisin, ça j’aimais beaucoup.

Comme dans toutes les écoles, en général il y a un jour d’atelier dans la semaine. C’est le jour que l’on passe avec les profs d’architecture et qui est consacré au projet. On travaille à la création, et l’on va condenser tout ce que l’on apprend les autres jours de la semaine pour travailler sur le projet architectural durant cette journée-là.

Le projet architectural, c’est la matière la plus importante. On présente un projet que l’on a confectionné soi-même à des profs, qui sont en général architectes praticiens et qui vont juger si l’on est capable de passer l’année d’après ou pas. Il faut savoir que l’année se divise en deux semestres et qu’il y a des évaluations tous les semestres, donc ça fait dix semestres sur le cursus licence-master. »

Y a-t-il une vie associative au sein de l’ENSASE ?

Vincent Lassalle : « La vie associative dans l’école est très riche, notamment avec le BDA (Bureau des Architectes) et Imhotep. Celle-ci est une association qui permet de découvrir les manières de construire un peu plus biosourcées, avec la terre et le bois par exemple. C’étaient des associations qui existaient à mon époque mais je ne sais pas si elles sont encore là à l’heure actuelle.

Il y a beaucoup d’étudiants investis dans l’ENSASE, d’événements festifs pour pouvoir se rencontrer entre étudiants, sympathiser, mais aussi se rencontrer entre profs et élèves. Ça permet de diminuer le clivage qu’il pourrait y avoir entre étudiants et profs, et c’est particulièrement efficace. »

As-tu des conseils à donner aux futurs étudiants, pour être admis ou encore pour réussir ses études d’architecture ?

Vincent Lassalle : « J’ai plusieurs conseils :

  • être vraiment passionné par l’architecture ;
  • ne jamais lâcher ;
  • être très ouvert sur ce que les autres ont à dire sur les projets. Plus on est ouvert, plus c’est difficile de faire ses choix dans ses projets, mais en même temps, moins on va rester buté et faire les mauvais choix. C’est un équilibre à trouver entre le doute et la persévérance ;
  • bien travailler sa lettre de motivation pour réussir son admission à l’ENSA, quand celle-ci se fait sur dossier, et bien se renseigner et s’entraîner quand c’est sur concours. »

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